January 19, 2023
Holà les filles!
Je suis Sara et je rejoins la team du Wellnest pour devenir (je l’espère) votre (meilleure) copine cul.ottée. 🍑
Je vous propose toutes les deux semaines une chronique cul/love qui répondra à vos questions ou réagira à vos témoignages sur le thème de votre choix.
Alors, j’me présente! J’ai toujours été la pote vers qui on se tournait quand il fallait parler cul et love, et j’ai toujours été celle qui posait les questions parfois touchy.
D’ailleurs, on a toujours pu parler sexe chez moi! Alors j’en ai fait mon taf. J’ai créé un média : Nicole (du coup maintenant je m’appelle Sara de Nicole, voté à l’unanimité par mes potes) sur Instagram (@saradenicole) et sur un blog (nicolemagazine.be).
Plus récemment, j’ai lancé le Club Nicole: c’est la première plateforme qui déconstruit le cul et repense le love!
Concrètement, le Club c’est du contenu exclusif (podcasts ou articles), un thème par mois, et une communauté pour échanger et partager.
Maintenant qu’on se connaît (presque parfaitement, n’hésitez pas à me contacter en privé!), c’est theeeee moment !
Rentrons dans le vif du sujet : faire l’amour vs pénétration!
Tu soulèves plusieurs points hyper intéressants. D’abord, la comparaison avec les rapports sexuels entre femmes. Tu savais que selon l’Institut Kinsey en 2020, les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes déclarent avoir un orgasme 74,7% du temps contre 61,6% pour les les hétérosexuelles.
Ensuite ça questionne sur nos zones érogènes. Le rapport sexuel comme on le connait dans l’imaginaire collectif laisse peu de place aux caresses, à l’activation des sens, à la créativité, relégués dans la case « préliminaires » (ce qui précède…) Hors il existe mille façons de se frotter, caresser, toucher, griffer, pincer, bref, d’activer toutes les zones du corps et ce, durant touuuut le moment caliente. Parce que spoiler alert : il existe énormément de zones érogènes. Je te partage ici un petit extrait d’un article du Mag Club (dans le Club Nicole):
Les zones érogènes sont des zones très sensibles aux caresses grâce aux capteurs sensoriels. Mais elles ne sont pas toujours celles auxquelles on pense. En effet, tu as certainement pensé au clitoris pour la femme et au pénis pour monsieur, simple, basique. Et bien, tu seras ravi·e d’apprendre que ce n’est qu’une infime partie des zones qui peuvent procurer du plaisir (et ça, c’est une bonne nouvelle). En effet, le clitoris est aussi connu sous le nom d’organe du plaisir et pas pour rien, puisqu’il contient plus de 8 000 capteurs sensoriels (entre 8 000 et 10 000 pour être exacte). Bouton du plaisir on a dit? Mais ce n'est pas tout, les seins, les tétons, la peau des aisselles (fine et sensible au toucher), les lèvres (celles que tu veux), la nuque, l'intérieur des mains, les lobes d’oreilles, le ventre, le creux des genoux ou encore les cuisses ou les pieds sont aussi des zones érogènes (est-ce que je viens de citer presque tout ton corps? Oui, mais pas le coude par exemple...).
Chez l’homme ça se passe principalement du côté des organes génitaux et surtout autour du pénis, indeed. Le gland est la zone la plus riche en capteurs sensoriels et donc la plus réactive au plaisir. N’oublie pas les testicules et la tige du pénis, la zone autour de l’anus, les lèvres, le cou, le torse, les lobes d'oreille, le dos, les fesses, les mamelons ou les pieds. Pareil, t’as de quoi faire. Attention, évidemment chacun·e est différent·e, donc il te reste une chose à faire : explorer.
Ici on a deux sujets : la différence de libido et les fameux sex talks.
Pour la diff de libido, on peut se questionner: y-a-t-il une raison? Depuis quand? Un pourquoi? Le contexte? Les tracas du quotidien? Le travail? Problèmes de santé? Bref, toute une série de choses qui pourraient venir parasiter les moments intimes et empêchent de débrancher le cerveau et se laisser aller. Puis voir où peut se situer l’équilibre entre vous deux? Comment vous vous rencontrez entre le « pas assez » et le « trop », sans que l’un·e soit frustré·e et l’autre forcé·e. Cherchez à instaurer le désir, la séduction sans penser à un « résultat ». Et pourquoi pas chercher des conseils et de l’aide auprès d’un·e sexologue qui va vous aiguiller dans un processus personnalisé?
Ensuite, comment parler de cul?
Je t’ai préparé une liste (archi pas exhaustive) en 3 étapes de comment aborder les sex talks avec ton mec:
1. Libère toi des tes craintes, même si c’est pas inné ou facile de parler de sexe, c’est une discussion comme une autre, d’une partie de votre couple et c’est important d’en parler et surtout : ça peut vous aider à encore plus kiffer! Parler de sexe, c’est comme donner un mode d’emploi sur ton corps et ce que tu aimes, personne ne le sait mieux que toi et personne ne peut le deviner. Verbaliser en essayant quelques principes de communication non-violente: « je ressens ça, j’aime ça » ça passe toujours mieux que « quand tu fais ça, c’est nul ». L’idée c’est de construire ensemble une sexualité épanouissante, safe et bienveillante, pas de se reprocher des choses. Ces discussions peuvent faire partie de votre sexualité aussi, et pourquoi pas caler un moment dans l’agenda pour les sex talksssss?!
2. Utiliser des livres! Pour ce sujet, je te recommande à 10000% Au-delà de la pénétration de Martin Page. Il est court, se lit rapidement et offre un angle totalement différent (en plus écrit par un homme) sur la place de la pénétration et du plaisir sexuel dans le sexe (dans les couples hétéro). Puis il y a évidemment Jouissance club, de Jüne Pla! 224 pages qui réunissent 1001 façons de prendre du plaisir … sans péné! Hyper ludique et illustré.
3. Laisser la place aux ratés du cul. Oui, ça arrive d’avoir une baise un peu nulle, pas hyper passionnée. Et tu sais quoi? C’est pas grave! Vous avez voulu tenter sans péné mais lui n’était pas très convaincu? Pas grave, qu’est-ce qui était cool, qu’est-ce qui était moins? On retient pour la prochaine fois! Le sexe n’est pas inné, prendre et donner du plaisir non plus. Alors on teste et on recommence. Puis c’est toujours drôle d’y repenser plus tard …
Je vais te raconter une petite histoire. Durant l’Antiquité, on pensait qu’une femme qui jouit = une femme qui tombera plus facilement enceinte. Alors, on encourageait vivement les hommes à donner du plaisir aux femmes, notamment an stimulant le clitoris. Quand on découvre l’ovulation, on se rend compte que le plaisir ne joue aucun rôle dans la procréation, alors le clitoris disparait des manuels scientifiques et scolaires. Bye bye : c’est la (tragique) période d’obscurantisme clitoridien.
La pénétration devient la reine : c’est elle qui permet de procréer. Tout le reste est interdit (une femme qui se masturbe est hystérique, tu vois l’idée). Le sexe (et le plaisir sexuel) est alors pensé, analysé et théorisé sous le prisme du plaisir masculin, par les hommes (seuls autorisés à pratiquer la médecine) et pour les hommes. Le schéma du rapport sexuel comme on le connait entrée-plat-dessert (préliminaires-péné-éjaculation) convient en fait surtout aux hommes: il est valide quand il y a péné et s’arrête quand l’homme éjacule.
Bien qu’aujourd’hui, les mentalités évoluent clairement (heureusement!), c’est tout même encore difficile de sortir de ce schéma ancré, considéré comme « la normalité ». Et c’est une des nombreuses façons qu’à le patriarcat de se glisser dans nos lits sans y avoir été invité. Tu ajoutes à ça la fâcheuse habitude de culpabiliser les femmes: tu jouis pas? T’es frigide. Tu as mal? T’es compliquée. Ça donne un cocktail franchement naze.
Alors comment on se sort de ce bullshit? En explorant et en s’éduquant, entre autres. Regarde le nombre de portes du plaisir qui peuvent s’ouvrir à nous quand on se libère de ces injonctions. En fait le sexe se construit entre les partenaires. L’idée n’est pas de rayer complètement la péné (ni de créer une nouvelle injonction!), si ton partenaire y prend beaucoup de plaisir par exemple, mais plutôt de se laisser la liberté et l'espace de faire autrement que ce qui est attendu de nous et ça, sans jugement. La péné est une pratique sexuelle parmi taaaaant d’autres et elle n’est pas la seule valable et nécessaire.
Je termine sur un chiffre plus que parlant: pour la journée mondiale de l’orgasme le 21 décembre dernier, We-Vibe a révélé que lors d’un rapport sexuel avec pénétration, 48,6% des hommes affirment toujours atteindre l’orgasme, contre 20,3% des femmes. Voilà.
Ça soulève une question: en fait pourquoi on fait l’amour? C’est une autre façon insidieuse pour le patriarcat de s’inviter dans nos relations intimes : le sujet de la virilité et de la performance! L’influence du porno joue aussi un rôle : des rapports qui durent des heures, des pénis en érection pendant de très longues minutes, trente positions différentes en trente minutes, et surtout un énorme orgasme (ensemble si possible!). Ça, c’est du show. On ne doit pas faire l’amour systématiquement pour avoir un orgasme, ce n’est pas (pas toujours, à toi de choisir!) l’objectif. Dans cette image de « je mets un doigt pour préparer la péné », « je fais ça pour qu’elle soit excitée pour après pouvoir la pénétrer », il y a vachement cette idée d’objectif et de performance: " il FAUT un orgasme, sinon c'est un rapport raté!" "Il FAUT une péné sinon c'est pas vraiment faire l'amour". Faux, évidemment.
Pour ton envie de tester le sexe sans péné et différemment, tu peux te renseigner sur le Slow sex! C’est justement une sexualité basée sur l’idée de kiffer tout le chemin et pas uniquement l’orgasme, de se reconnecter à ses sensations. Le livre d'Anne Descombes et Jean-François Descombes, Slow Sex en parle très justement.
Merci à toutes pour votre confiance dans vos témoignages!
J’ai hâte des prochaines questions brûlantes,
Plein de love, Sara. 🍑 ❤️
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