February 26, 2021
Salut les coquines 😏
Cette semaine, Olivier du Love Health Center de Bruxelles répond aux questions que vous avez posé sur notre groupe Facebook sur le thème de l'audace, de la libération sexuelle et des fantasmes.
L'article est plus court que d’habitude mais varié, puisqu'il répond à plusieurs questions.
Sans peut-être vous focaliser sur la question ou la réponse, ou le contexte de la question, je vous invite toutes à écouter si certaines phrases ci-dessous vous parlent et éveillent un bien-être en vous. Et déjà juste cela, ce serait magique, car ça pourrait être l’étincelle d’une nouvelle phase de votre vie. En tout cas, telle est l'intention d'Olivier, toujours bienveillant et passionné par son travail.
Si vous désireriez commencer un accompagnement par rapport à votre vie sexuelle ou relationnelle, n'hésitez pas à contacter le Love Health Center, ils seront ravis de vous accueillir et de vous offrir leur aide.
Sans plus attendre, je vous laisse donc découvrir les réponses d'Olivier à certaines de vos questions :
En fait, cela commence par chacun.e de nous, à vous d’en parler. Imaginez, si quelqu’un.e vous le proposait, quel serait le meilleur scénario ? Détaillez la mise en scène dans votre tête ou même sur papier. Pourquoi donc ne pas être actrice de cette énergie et la créer vous-même? Allez-y. Vous pouvez proposer cette expérience à quelqu’un.e qui vous attire.
Certes, il y a de nombreuses possibilités sur les réseaux sociaux et moyens de communication modernes, et cela pourrait-être votre moyen d’exploration. Il y a aussi peut-être quelqu’un.e dans votre entourage qui vous attire et avec laquelle vous sentez une connexion ?
Soyez généreuses avec les personnes que vous appréciez. Parlez de ce qui vous touche. Dévoilez pourquoi vous voulez expérimentez un trio, quelle est votre intention. Déjà, offrir de la place à votre désir, c’est énorme. En l’accueillant et en l’exprimant à quelqu’un.e, votre satisfaction ira en grandissant, votre confiance en vous aussi. Votre sérénité et joie également.
Attention, la peur, c’est le meilleur moyen de louper la cible d’une belle expérience !
Regardez toutes vos peurs en face à propos de ce fantasme, puis décortiquez-les. Vous pouvez les lister pour en avoir une vision plus claire. Ces peurs risquent-elles vraiment de se produire ? Qu’est-ce qui, dans vos choix et comportements, ferait en sorte que ces peurs se matérialisent lors de votre expérience ?
Faites de vos peurs un outil de compréhension de vos fonctionnement intérieurs. Ensuite, transformez-les en outils d’empowerment. Ajoutez à cette liste les aspects de vous-même qui vous mettent en confiance, et invitez cette partie de vous qui sait, laissez-la s’exprimer.
Est-ce que le fantasme doit rester un rêve ou s’expérimenter ? Tout dépend de qui cela engage. Si vous, l’autre et toutes les personnes impliquées de près ou de loin en sortent bénéficiaires, grandies, avec plus de bien-être, alors je pense que ce n’est qu’un choix de votre part d’oser ou pas. Le fantasme (le rêve d’un possible) est source d’une grande vitalité et de découverte, d’expansion de soi.
Commencez simple ; beaucoup de superbes fantasmes sont d’une simplicité incroyable. D’ailleurs, les plus belles expériences le sont parce qu’elles témoignent d’une évidence de la simplicité. « Less is more », comme on dit en slow sex et en pleine conscience. Enlevez l’inutile, jusqu’à ce que vous reveniez à l’essentiel.
Et puis, qu’est ce que ce fantasme vous apprend de vous-même ? L’introspection est un outil vraiment très intéressant dans la réalisation et la compréhension des fantasmes.
Dominer ou contrôler ? Contrôler ou simplement agir ? Être actrice de votre corps, de vos désirs, de vos pensées qui vous donnent vitalité ? Être prise au sérieux ?
Vous vous sentez l’envie d’explorer la dominatrice en vous ? Demandez-vous d’où vient cette force en vous et écoutez-vous. De quelle partie de votre corps cette envie émerge-t-elle ? De vos reins ? De votre vulve ? De votre vagin ? De votre clitoris ? De vos jambes ? De votre fessiers ? De votre poitrine ? De vos cheveux, de votre coeur..?
Cela vous en apprendra sur vous même. Restez connectée à cette partie de vous, tout au long de votre expérience. Soyez consciente de cette partie de vous et revenez-y autant que nécessaire dans l’expérience sexuelle. Écoutez votre désir, comme vous pourriez prendre soin d’un enfant. Vous savez, un désir, c’est au début aussi fragile qu’une pousse, qu’une fine feuille qui émerge d’une graine, et qui pourtant deviendra un arbre. Le désir est vulnérable et demande votre soin, attention, amour, nourriture et “protection”. Quel que soit le désir, que ce soit dominer, contrôler, lâcher prise, parler, gémir, hurler, bouger, jouir, éjaculer, agripper, désirer, séduire, lécher, embrasser… tout cela est délicat et fragile comme une pousse verte. C’est si facile de le détruire et en même temps, quand on en est consciente, c’est aussi facile d’en prendre soin.
Agir sur l’autre ? Oubliez. C’est le chemin de peine, de douleur, de déception, de troubles, de dévitalisation, de problèmes en cascade. Qui veut être changé ? Personne en fait. On a tous juste envie de se déployer. On ne tire pas sur une plante pour la faire pousser (tiens c’est amusant, je reprend un métaphore similaire à la question précédente sur les désirs).
Alors oui, vous pouvez partagez vos envies en laissant l’autre totalement libre car attention, la pression est probablement le pire des ingrédients en sexualité.
Allez-y étape par étape, dans un état d’esprit similaire à celui que vous auriez si vous aviez une éternité pour arriver à destination. Que ce soit aujourd’hui ou bien plus tard, soyez sereine. Si vous ne parvenez pas à cet état d’esprit aujourd’hui, il est probable que vous ayez accumulé des déceptions, des frustrations, que vous n’ayez pas encore écouté et pris en charge vos désirs. Et là, c’est important de le conscientiser et d’agir au quotidien pour faire en sorte que vos frustrations quotidiennes ou répétitives n’aient plus lieu d’exister. Si vous êtes sous pression de votre impatience, frustration, peur de faillir, manque de confiance en vous, alors l’autre le ressentira et ne se sentira pas libre de dire oui ou non, ou d’être simplement curieux.
Conseil : pour parler à un mec, comme on est majoritairement fort tactiles, on aime être touchés, stimulés…etc. Utilisez les sens pour capter son attention et maintenir son attention. Par exemple, simplement déposer votre main sur son bras, ou son visage témoigne de votre pleine présence et invite la sienne. S’arrêter et toucher l’autre pour parler peut signifier toute l’importance que vous accordez à cet instant de partage. Ne me croyez pas, testez-le et évaluez par vous même :D
Au moment de votre échange, partagez surtout l’effet que vous recherchez. Partagez en parlant de VOUS, pas des compétences, aptitudes ou capacités de votre partenaire, ou d’une manière déguisée où l’autre est remis en question. Offrez le désir des sensations recherchées. Ensuite, laissez sa propre intelligence oeuvrer. Laissez-lui l’espace physique et mental pour trouver le moyen et le moment qui lui plaira. Vous pouvez même lui dire en ce terme, explicitement, tout dépend de vos habitudes de dialogue. Créez encore plus d’amour entre vous, de la complicité sincère d’écoute, et de la joie de grandir ensemble.
J’aime vos questions les filles, car vous savez, c’est ce pourquoi beaucoup de partenaires n’osent pas demander de l’aide à un sexologue ou à un coach, car iels ont peur que l’autre se sente jugé, incompétent, et le prenne mal comme une critique. Alors que prendre RDV, prendre du temps, se déplacer, s’offrir un moment et payer un professionnel témoigne de l’envie de progresser ensemble. Sinon, vous laisseriez tomber, et feriez autre chose de votre temps, énergie et argent.
Il n’y a rien à réparer, rien à corriger, rien à critiquer. Il y a juste à s’ouvrir à d’autres champs de possible et les expérimenter.
Vous pourriez vous sentir ridicule, en effet, quand par exemple vous vous observez ; alors, vous êtes spectatrice et donc déconnectée de vos sensations. Si vous parlez, si vous désirez parler, gémir, c’est par plaisir de parler, pour le plaisir des sensations qui sont liées à votre parole. Il n’y a que la sensation qui compte, donc incarnez cette sensation. Et là, tout est naturel et devient possible dans la jouissance ; c’est un exercice d’apprentissage mental.
Vous pouvez faire l’amour pour vous sentir d’une manière ou d’une autre, paraitre comme ceci, comme cela, pour correspondre, faire comme, espérer plaire à l’autre, ou vous déconnecter de votre corps. Ce sont bien souvent des voies sans issue, source de manque.
Soyez juste la sensation, identifiez-vous à la sensation et concentrez-vous sur la sensation uniquement. Le regard n’a aucune importance ici ; vous êtes belle à travers la sensation. Et c’est là que vous vous nourrissez, c’est là qu’est votre boussole intérieure ; celle du ravissement.
Nommer la réalité libère, mettre les mots sur ce qu’il se passe réellement libère une grande énergie. Dire n’est pas juger, ni critiquer, c’est mettre des mots sur ses propres sensations. Il faut être honnête avec soi et l’autre, et nommer ce que l’on ressent comme par exemple : « Tu vois, à un moment donné je m’observe et ça se voit sur mon visage. Je me déconnecte car je n’éprouve plus de sensations, la sensation navigue et part ailleurs. Alors, j’arrive dans ma tête et plouf, je suis déconnectée de mon corps. Et là, j’ai juste envie de changement pour me sentir dans la sensation avec toi. Sentir ta peau plus que tout autre chose. Laisser le désir se réveiller, revenir dans mon corps sous une forme inattendue. Sans attente. »
Et puis, ajoutez aussi de la légèreté. Prenez-le avec le sourire (humour, auto observation cocasse) pour que la personne ne se sente pas critiquée dans son intimité.
Le partage de désir et de fantasme c’est super intime et source de complicité. Les désirs changent en permanence, c’est juste un fait de vie. Rien à juger ni à questionner, c’est juste un état de fait ; il n’y a rien de bon, ni de mauvais. Après une journée intense, on a envie de dormir. Et après le calme, on a envie d’excitation. Après l’intensité de son, on a envie de silence. Tout est une succession logique, et un nouveau désir n’est pas un reproche mais une intelligence de vie. Une intelligence naturelle. Une intelligence du corps, de l’esprit. Un phénomène spontané.
Aussi, si vous avez envie de partager le fantasme, soyez surtout curieuse des questions de l’autre. La vie commence par un OUI. Un « Oui, ET » au lieu de « Oui, mais ». Un oui de participer. Et chacun est libre dans ce processus. Partager est déjà une joie, sinon, à quoi bon le partager ?
Partager un fantasme c’est dire à l’autre que vous l’avez choisi, que vous aimeriez qu’il puisse être votre complice. C’est justement un aveu de compétence, d’aptitude, de sélection. Cela veut dire que tu le choisis pour ces qualités afin de te faire découvrir de nouvelles sensations ; il y a de quoi être flatté ! Si tu le pensais nul, tu n’aurais pas tant envie de lui proposer de nouvelles choses.
Conseil: Lisez ce paragraphe avec votre partenaire et commentez-le. Ça pourrait-être une manière de parler d’envie ensemble, et de savoir où vous en êtes.
Les prochaines questions ont été posées anonymement par une seule et même personne :
Ne semez pas vos envies dans le jardin des autres en exigeant que l’autre les entretiennent pour qu’elles fleurissent.
Demandez déjà la permission : « puis-je te partager un désir? » Ensuite, dites l’effet et le bien-être que cela vous procure.
Dire que l’autre manque de volonté, c’est en soi une interprétation, un jugement.
Il est très probable que si la personne parle déjà relativement facilement d’émotions et de sensations dans la vie de tous les jours, elle sera plus à l’aise de franchir le cap dans la sexualité. Mais imaginons que non ; alors le challenge est démultiplié, et ce n’est peut-être pas une source de plaisir pour l’autre.
Parler en intimité et pendant l’acte, c’est très intime. C’est déjà haut sur l’échelle de l’audace, de la confiance en soi, en l’autre, dans le non-jugement. Plus on ajoute d’ingrédients, plus c’est complexe.
Vous pourriez déjà essayer de parler de manière érotique, complice, sexy, vulnérable, émotionnelle, sensationnelle de manière globale sur des sujets variés, comme activité principale de connexion entre vous. Essayez cela.
Offrez vous un moment, par exemple nus, où le jeu est juste de partager et de tester des mots, des échanges verbaux qui plaisent à l’autre. Déjà ça, c’est se faire l’amour. Un mot pénètre votre esprit, il faut donc l’accueillir et le laisser éveiller, propager une multitude de sensations corporelles. Les auditives comprendront probablement très bien, tandis que les visuels devront s’expérimenter. Mais une personne visuelle peut toujours ajouter une corde à son arc, celle de l’audition.
En tout cas, je vous le souhaite de tout coeur.
Olivier
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