Questions Brûlantes 🔥 Baisse de libido, que faire ?

June 4, 2021

Hello les sexploratrices 😏

IT'S FRIYAY! Et ce vendredi, on parle de baisse de libido avec les Questions Brûlantes 🔥  Vous avez été nombreuses à poser plein de questions sur le sujet et on adore ça !

Laurane Wattecamps, la sexologue officielle du Wellnest et à la tête du compte Instagram sexplique_moi (tu attends quoi pour la follow ?!), a répondu à chacune de vos questions avec toute sa douceur et pédagogie 🥰  Pour celles qui ne savent pas encore, Laurane peut vous recevoir en consultation si vous souhaitez un rendez-vous individuel. Pour ce faire, il suffit de se rendre sur son site en cliquant ici.

On sait que vous mourrez d'envie de lire ses réponses, alors c'est parti !

Bonne lecture ❤️

« J'ai du mal à me positionner (notamment politiquement) par rapport à la baisse de libido au fil du temps dans un couple. On présente souvent ça de façon assez caricaturale genre "la mort du couple" : des vieux qui ne dorment plus ensemble, ne baisent plus, ne s'aiment plus. Du coup j'ai l'impression que ça rend super angoissantes les périodes de baisse de libido, et que ça met une très grosse pression (surtout sur les femmes).
Donc je voudrais savoir si c'est normal qu'après des années, un couple ait moins de libido ? Est-ce qu'on doit lutter contre ça, voir des thérapeutes de couple pour raviver la flamme etc., ou est-ce qu'il faut plutôt dédramatiser l'importance du sexe dans le couple et ne pas se stresser ? Est-ce qu'une perte de libido dans le couple veut dire qu'on ne fait "pas bien" l'amour, genre que le mec est pas assez open et ne touche pas bien sa copine, et que si on se donnait plus de plaisir mutuellement on n'aurait pas cette baisse de libido ? Ou est-ce que ça c'est une perspective très culpabilisante sur le sexe, et en fait même en baisant comme des dieux on finit par se lasser ?
Bref, je sais pas trop comment mon féminisme s'articule autour de ces questions-là donc toute opinion sur le sujet est la bienvenue ! »

Je te rejoins tout à fait sur ces croyances bien ancrées comme quoi un couple qui fait moins, ou plus du tout, l’amour est un couple condamné. Et par conséquent, « ne s’aime plus ». C’est là, selon moi, la première croyance à déconstruire : le sexe et l’amour n’ont rien à voir. On peut utiliser le sexe comme moyen d’expression de l’amour mais il en existe mille autres et il n’y a aucune raison fondamentale de penser qu’un couple qui n’a plus de rapports sexuels ne s’aime plus. Et effectivement, rester ancré.e dans ces fausses vérités met une pression énorme qui peut amener certaines personnes à se sentir anormales, à remettre en cause leur façon de faire et de recevoir la sexualité de l’autre mais aussi leur couple dans son entièreté. 

Mais prenons la chose à l’envers, cela signifie-t-il qu’une personne asexuelle est condamnée à être malheureuse ? Je ne crois pas. C’est un élément que nous prenons beaucoup en compte dans les suivis thérapeutiques : la souffrance.  La libido est par nature fluctuante. Elle diffère selon les individus, les périodes de la vie, et plein d’autres facteurs. Donc oui, il est possible, voire fréquent, qu’au bout de plusieurs années de couple, la libido diminue. Déjà parce que le désir a besoin d’air pour s’alimenter, qu’une routine ficelée, qu’elle soit confortable ou pas, laisse moins de place à ce désir pour s’exprimer. Et si le couple ne s’en sent pas malheureux, où est le problème ? Ca ne signifie pas non plus que la situation actuelle est le reflet d’une généralité pour l’avenir. Peut-être que l’énergie sexuelle trouvera un moyen de s’exprimer dans des périodes plus propices à la détente, pendant des vacances par exemple. 

Néanmoins, il est important de savoir que le désir peut aussi s’alimenter. La flamme, comme tu dis, demande parfois de remettre une buche sur le feu. Ce sont là des choses qu’on peut mettre en place si on en ressent l’envie. Il me semble dommage de penser que la sexualité doit couler de source. On peut la nourrir, lui donner une place mais aussi la mettre en pause, entre parenthèses, du moment que ça correspond à nos besoins à l’instant T. Et voilà bien une notion fondamentale sur laquelle prendre un temps de réflexion pourrait amener des pistes de réponses : identifier ses besoins, à soi, loin de l’avis des autres, des idéaux, des carcans sociétaux. Quand tu utilises le mot « lutter », je l’entrevois dans une notion de combat où la sexualité qui s’amenuise est perçue comme une perte. On pourrait aussi choisir de la voir comme une partie de nous dont on va prendre soin si c’est ce que l’on souhaite, tout en acceptant qu’elle ne soit pas une priorité à tout moment. 

« Je me pose pas mal de questions par rapport aux conséquences d’une baisse de libido "asymétrique". Quand une seule personne au sein d’un couple vit une baisse de sa libido et pas l’autre, que faire pour rassurer l’autre partie ? »

Communiquer sera central. On a tendance à associer une libido asymétrique au rejet, ce qui va toucher à de nombreuses questions d’égo : est-ce que l’autre ne m’aime plus ? Est-ce que je suis moins désirable ? Est-ce que c’est de ma faute ? On touche à la confiance en soi et l’autre, par son non-désir, peut avoir un effet miroir qui place la personne en demande face à des peurs très inconfortables. 

Aussi, la personne qui a moins de libido peut avoir également des peurs : si ça ne revient pas, y a-t-il un risque de rupture ? L’autre continuera-t-il.elle à m’aimer si la sexualité n’occupe plus la même place qu’avant ? 

Communiquer sur ces questions me semble indispensable, même si ce n’est pas notre rôle à proprement parler que de guérir les blessures de l’autre. Verbaliser qu’une différence de libido ne signifie pas un manque d’amour ou d’attirance physique peut déjà être une solution. Aussi, j’entends souvent en consultation qu’en raison d’une baisse de libido ou d’une asymétrie, on a tendance à s’enfermer dans la situation et à l’ériger comme un gros problème dans le couple, au lieu de simplement l’accueillir et laisser les choses venir (plus facile à dire qu’à faire, c’est certain). Cet enfermement a souvent pour effet une diminution significative de la tendresse au sein du couple. Or, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas ou plus de sexe que la tendresse doit disparaître.  

« Je me demandais si la baisse de libido est vraiment en lien avec la pilule ? Est-ce qu'il y a des variations en fonction du cycle de la femme ? »

La diminution de la libido fait partie des effets secondaires possibles de la pilule contraceptive. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. 

Pour certaines personnes, le fait de se sentir protégé.e d’un risque de grossesse indésirée a un effet boostant sur la libido par exemple. Maintenant, je ne peux pas nier, et même à titre personnel, qu’une contraception qui ne nous convient pas peut endormir le corps et diminuer les sensations corporelles de libido. Si elle ne vous convient pas, il est important d’en parler avec votre médecin ou gynécologue. 

Concernant le cycle menstruel, oui, la libido peut varier en fonction de celui-ci. Mais encore une fois, ça dépend vraiment d’une personne à l’autre. Certaines auront une envie accrue au moment de l’ovulation, d’autres au moment des règles. Au final, même si des études ont tiré des conclusions, je pense que le plus important est d’être à l’écoute de son corps et de respecter ses envies et non-envies. Nous sommes tou·te·s différent·e·s et personne ne peut mieux savoir que nous-mêmes. 

« Ça fait 8 ans que je suis avec mon copain, évidemment on ne fait plus l'amour tous les jours comme au début, on fait l'amour différemment. Et alors ? Si ça nous convient à tous les deux de ne faire l'amour qu'une ou deux fois par semaine, est-ce qu'il faut vraiment faire quelque chose ? 🤔 »

J’ai envie de te dire que la réponse est dans ta question ! Pourquoi faudrait-il y faire quelque chose si ça vous convient à tous les deux ? C’est même merveilleux pour moi de lire ce « et alors ? ». Quoi de plus chouette que de vivre sa sexualité sans aucune règle, aucune norme et de simplement être à l’écoute de soi-même sans tenir compte des autres et des injonctions ! 

Une relation implique des ajustements tout du long. Être en paix avec ça, c’est un signe de bonne santé sexuelle selon moi ! Et qu’importe la fréquence. Tu aurais le même discours en me disant « on fait l’amour une fois par an » que je te féliciterai tout autant. 

« Depuis que je vis avec mon copain, je ne ressens plus aucune envie de coucher avec lui. Je pensais au début que c'était lié à la pilule, mais désormais je n'ai plus aucun désir du tout. »

Je manque d’informations concrètes pour te donner des pistes. Si cette absence de désir provoque une souffrance ou des questionnements qui prennent beaucoup de place dans ton quotidien, consulter un.e sexologue pourrait être aidant. J’entends que tu as identifié un point de départ à cette disparition du désir, soit l’emménagement ensemble. Il peut être intéressant de te questionner sur les facteurs qui ont changé. Dans quelles circonstances se manifestait ton désir auparavant ? Y a-t-il d’autres éléments qui pourraient être en cause ? N’hésite pas à m’écrire ou à prendre un rendez-vous si tu le souhaites. 

« Est ce qu'on est obligée de "s'inquiéter" d'une baisse de libido ? Dans mon cas, je me dis que c'est juste une phase liée aux antidépresseurs que je prends depuis peu et qu'il y a a moyen de faire l'amour de manière super sensuelle et/ou de partager des moments très intimes sans sexe même avec une baisse de libido. C'est vrai que j'aimerais bien retrouver ma libido du feu de dieu, mais je me dis simplement que c'est une phase et que ça reviendra quand ça reviendra... J'ai juste pas envie qu'on perçoive une baisse de libido comme un "problème"... »

Une baisse de libido n’est pas un problème : c’est normal ! La libido n’est pas une ligne droite tracée dans le temps. Elle est fluctuante par nature. C’est un problème uniquement si ça implique de la souffrance. Et encore, si cette souffrance est l’expression d’une impression d’anormalité par rapport à la société, il peut être intéressant de la questionner.

De fait, les antidépresseurs peuvent avoir un effet sur le désir sexuel, et oui il est possible de mettre des choses en place si tel est ton souhait. Mais personnellement, je pense que la sexualité peut aussi être mise de côté quand on a d’autres priorités. Et prendre soin de sa santé mentale me semble tellement important qu’on peut aussi accepter cet effet secondaire et accueillir sans juger. La sexualité peut prendre une autre forme, à travers la sensualité ou des moments intimes et tendres comme tu le dis si bien.

J’ai tendance à croire qu’on serait tou·te·s beaucoup plus heureux·ses si on ne jugeait pas aussi sévèrement les évolutions de notre sexualité et qu’on les acceptait comme on accepte les aléas de la vie. Si la sexualité était un job, on saurait que parfois on s’y épanouit, parfois on préfèrerait dormir que de partir travailler, parfois on aurait des projets qui nous excitent, parfois on aurait envie de tout plaquer pour un autre job, parfois on ne la percevrait pas comme un travail mais comme une passion, et parfois on aurait besoin de prendre congé pour mieux revenir.

C'est (déjà) la fin de la première partie de l'article sur la baisse de libido. On espère que cet article vous a plu, inspirées et/ou apaisé les inquiétudes que vous pourriez avoir sur la question.

Comme l'a si bien dit Laurane, la libido n'est pas linéaire. Alors n'oubliez pas d'écouter votre corps et vos besoins. C'est essentiel pour une vie sexuelle épanouie 💕

On se retrouve la semaine prochaine pour la deuxième partie des Questions Brûlantes 🔥

Bisou sur ta fesse gauche !

La Team Wellnest ❤️

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